SOMMAIRE
ToggleSix jours dans les déserts du Negev et du Sinaï, six jours de marche sur les montagnes et dans le sable, six jours durant lesquels les photos prises ne remplaceront jamais les souvenirs et surtout l’expérience vécue. Certains d’entre vous m’avaient dit qu”on ne pouvait lire la Bible de la même manière quand on revient de Terre Sainte. Et désormais je vous crois bien volontiers.
Les oueds si secs qui se changent subitement en torrents violents et fracassants, les sources précieuses et les puits profonds de ces régions arides, les montagnes qui se dressent devant le marcheur harassé et paraissent infranchissables… il y a désormais des images et des réalités que je peux coller à ces pages de la Bible que j’étudie au milieu des rayons de la bibliothèque.
Le Negev
“Ramène, Seigneur, nos captifs comme torrents au Négeb!” (Ps 126,4)
Ce n’étaient pas seulement des rayons, mais les dards ardents du soleil qui nous ont accueilli aux portes du Néguev, à Beer-Sheva. Non loin de la ville moderne, subsiste celle dont parle l’Écriture lors de l”histoire d”Abraham.On y retrouve le puits, exceptionnellement hors de la ville comme le décrit le livre de la Genèse (21,22-33), mais aussi un ancien autel cultuel, et l’immense citerne de la ville. Puis, c’est sous une fournaise de plus de 40°C que nous sommes allés nous réfugier à l’ombre des murs (du moins ce qu”il en reste) de la cité nabatéenne de Mamshit. Là encore nous avons pu découvrir les traces de ce peuple de nomades devenus sédentaires. Mais vous me direz : c”est bien ces vieilles pierres, mais il est où le désert ?
J’ai mille images en tête, laquelle vous présenter ? La gorge d’Aïn Avad, au début du désert de Zin (Dt 1,43-46), là une source se laisse découvrir au bout de la marche durant laquelle les ibex regardaient étonnés et paisibles ces randonneurs du milieu du jour que nous étions. Ou bien vous parlerais-je du Makhtesh Ramon, cette énorme faille qui laisse découvrir les grès multicolores.Sans oublier les mines de cuivres de Timna, à 30 km d’Eilat, laissant aux visiteurs le témoignage de l”extraction du cuivre par l”homme d”il y a 6000 ans jusqu”aux égyptiens.
Le Sinaï
“Les Israélites de Rephidim et atteignirent le désert du Sinaï, et ils campèrent dans le désert; Israël campa là, en face de la montagne.” (Ex 19,2)
Après, une plongée méritée dans les coraux d’Eilat, nous avons passé la frontière pour découvrir le désert et les montagnes du Sinaï. La marche lourde dans le sable, nous dirigeant vers l’oasis d’Ain Khudra, nous étions entourés de jeunes bédouins, espérant que le soleil aurait soin de nous obliger à prendre de ces montures à une bosse qu’on appelle dromadaire. Ces drôles de bêtes n’ont pas leur pareil pour non seulement marcher dans un sable poudreux mais encore pour descendre, forcés certes par leur maître, les chemins abruptes et néanmoins étroits.
Sur la route, des lignes de grès rouge, ocre et jaune dessinent des formes et figures étranges pour ne pas dire surprenantes et suggestives.
Le mont Moïse
“Il regarda: le buisson était en feu et le buisson n”était pas dévoré.” (Ex 3,2)
Au bas du Mont Moïse, siège le monastère orthodoxe Sainte Catherine. Lieu d’arrivée de nombreux pélerins et base de départ pour les grimpeurs de l’Horeb. Le monastère possède une collection ancienne et magnifique d’icônes et une bibliothèque riche en manuscrits. Sur ce même lieu, se trouvent le puits où Moïse rencontra Sipporah son épouse et le buisson ardent…
La foule des pèlerins slaves, japonais, européens se pressent pour allumer un cierge comme il se doit, toucher de sa main le buisson d’épines (sans oublier de se faire prendre en photos) et en glissant une prière dans le grillage comme d’autres le font au mur des Lamentations.
“Qui peut gravir la montagne du Seigneur ?” (Ps 24,3)
Ce fut bien la question que tous nous avons du tous penser lorsque que nos regards ont du s’élever de l’horizon aux cieux du Mont Moïse. Il a donc fallut grimper ces plus de 1000 mètres qui nous séparaient du lieu éventuel où Moïse reçut les tables de la loi. Deux heures de marche se clôturant elles-mêmes par une montée de pénibles 700 marches. J’en suis d’autant plus admiratif envers le texte biblique (Ex 19) faisant monter et descendre Moïse trois fois avant de lui donner les tables de la Loi. Au sommet, seuls, en cette fin de journée nous goûtions à ce mélange de joie, de soulagement et d’émerveillement.
Je vous laisse sur ces quelques impressions qui hélas ne sont nullement exhaustives que ce que nous avons vécus et qui sont bien silencieuses sur nos discussions, nos rires durant ces six jours qu’une vingtaine d’étudiants de l’EBAF ont su partager.
Salut François, Merci de nous faire partager ce que tu vis là -bas. Pour nous, c”est une chance de voir, via ton blog, toutes ces richesses, ces panoramas, ces sites d”un pays que nous ne connaissons pas. Continues à nous envoyer de superbes photos de Terre Sainte. Ainsi, tu nous économises un voyage car on s’y croirait. A bientôt de te lire. Bises vendéennes loin d’être hivernales encore… Claude et Patrick