Il faut sans doute les vacances pour se rendre compte combien nous vivons dans un monde bruyant : moteurs des véhicules, sonneries de téléphones, brouhaha continu…
Quoiqu’il peut y avoir aussi des vacances bruyantes… il est même des centres-villes qui nous diffusent dans les rues commerçantes de la musique de tous genres. Peur du vide, peur du silence ? C’est pourtant dans ces lieux urbains, et non pas au bord de l’océan, que l’on serait tenté de crier: “Vos gueules, les mouettes !” Voilà que, durant ces jours, j’ai pu goûté à ce silence : celui du vent ténu, celui des vagues douces, ce calme réparateur de la mer.
Pas un bruit (ou si peu).
Jésus s’étant réveillé, menaça le vent et dit à la mer : “Silence, tais-toi !” Alors le vent cessa, et il y eut un grand calme.
Marc 4,49
Écoute ce silence…
Comme les disciples dans leur barque, comme Elie sur sa montagne découvrant Dieu dans le bruit d’un chuchotement ténu (1R19,12), le temps du silence est aussi celui de la Rencontre et de l’écoute. Savoir se taire, ne plus s’écouter, se laisser envahir de vide… mais d’un vide plein de sens, comme un tombeau au matin de Pâques. Mon Dieu, quel bien fou ! Quelle folie saine ! C’est dans ce désert-là que nous rejoint la Parole1. Une parole qui ouvre à la conversation, une conversation qui se fait conversion. La Parole agit, silencieusement, trace son notre chemin, de la manière la plus pacifiante qui soit. Les pages s’ouvrent, se tournent, mais les mots demeurent. C’est un peu comme sur une plage, on s’assoie, on s’étend, on se laisse porter par l’air marin qui remplit nos poumons avant de s’en échapper.
Pourtant, imperceptiblement, ce léger vent nous couvre de son parfum salé et iodé. Silencieusement de minuscules grains de sable se collent à notre peau que brunit le soleil. Nous avions pensé n’avoir passé qu’un bon moment, mais, presque à notre insu, quelque chose en nous a changé que, bientôt, après nous être relevé, nous pourrons sentir, toucher, voir… ou que d’autres nous ferons remarquer. Le silence agit… même s’il est éphémère, le silence n’en est pas moins fécond.
Et vogue… vers le bruit !
Car ni Élie, ni Moïse ne sont restés sur leur montagne, pas plus Jésus dans sa barque… Ils en sont descendus, il en est débarqué… pour aller vers leur peuple, dans ce monde qui les attend. Alors cap vers le bruit, la foule… Cap vers les JMJ, où nous attendent d’autres rencontres, d’autres lieux d’écoute et de conversion. Nourris de ce silence salvateur de ces derniers jours, je pars, nous partons, enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi (Col,2,7).
P.S. : Je ne sais si j’aurais le temps de vous donner des nouvelles durant ces quinze prochains jours, du moins sur ce blog, mais sans doute ici … En tout cas, soyez en certains, dans cet exode vers les JMJ, vous ne serez pas absents de mes pensées, ni de mes prières, comme ces petits grains de sable qui collent si bien à notre peau et qui voyagent avec nous.
- En hébreu, le mot désert “miDBaR” possèderait la même racine que celui de parole “DaBaR”. ↩︎
Juste une précision : les textes bibliques cités n’ont pas été choisis en fonction de ceux de ce dimanche… juste un hasard ou un clin d’oeil d’en-haut bien inspirant comme d’hab’. (Oh là faut que j’fasse gaffe je commence à devenir charismatique).