Kiné : nom masculin ou féminin. Diminutif de kinésithérapeute, du grec kinesis (κίνησις), mouvement et therapeia (θεραπεία), soin : celui ou celle qui soigne les articulations, les muscles etc. grâce à des techniques de mouvement du corps du patient…. qui n’est pas toujours patient.
Le soin du corps par le mouvement… ou pour le dire autrement : le mouvement soigne le corps. Le surmenage, comme l’inactivité physique1 ont souvent des effets néfastes sur nos corps. Stressés, tendus… Parfois nos angoisses aussi nous paralysent et nos paralysies nous angoissent… Voilà comment entrer dans un cercle infernal. Mais je ne suis pas venu jouer les ‘tamalous’, et encore moins le pseudo-coach-guérisseur.
C’est d’un autre corps que j’aimerais vous parler. L’image du Corps nous la connaissons. Saint Paul l’emprunte pour parler de l’Église (1Co 12) : Corps du Christ dont nous sommes les membres. Corps bien vivant, grâce à Lui. Et les membres de corps-là peuvent eux aussi souffrir : paralysés par la peur de l’avenir, et/ou crispés sur un passé (ou une liturgie) soi-disant plus glorieux, ou encore courbaturés par trop d’activisme ou d’angélisme… Il arrive que des membres de notre saint Corps ne soient plus très sains. Je le vois bien moi-même dans mes activités pastorales : il faut parfois jouer de souplesse, d’autres fois être un peu plus rigide, difficile gymnastique souvent. Mais à n’être que rigide c’est le lumbago assuré, et à se croire souple, c’est la déchirure à coup sûr. Et c’est peut-être tant mieux :
Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du kiné, mais les courbaturés, les crispés… d’après Lc 5,31.
Nous avons besoin des soins du Christ, notre kiné officiel : soins de sa parole, de ses sacrements, de sa charité, de sa prière… Il nous avait prévenu : en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire (Jn 15,5). Il est celui qui nous refaçonne si nous savons le laisser agir en confiance, être modelé, pétri du Christ. Bien plus, comme nous le rappelle l’Évangile, le Christ est celui qui invite notre Église, nos communautés à bouger, à ne pas se pharisianiser mais à entrer en dialogue avec le monde, à se laisser inviter à la table des pécheurs, des publicains. La mission, qui s’enracine dans le Christ, fait bouger le Corps comme si la mission n’était autre que les mains du Christ-kiné.
Kiné pas avec moi, est contre moi (d’après Mt 12,30)
- Je ne suis pas médecin, ceci n’est qu’une observation personnelle. ↩︎
Un très grand bravo pour tout ce que tu fais : il y a du fond, et la forme est sublime.
Continue !
O. Gaignet
Merci Olivier, et ton blog n’est pas mal non plus avec ses billets au quotidien.