Lundi (1ère semaine de carême)
Kangourou : nom masculin. Animal de l’ordre des marsupiaux, de la famille des macropodidés, cousin du Marsupilami, et originaire d’Australie. La femelle kangourou est connue pour sa poche ventrale (poche marsupiale ou marsupium) dans laquelle se développe et grandit sa progéniture.
J’ai compté : sur moi, blouson compris, douze poches ! Toutes ne sont pas remplies, mais quand même, cela fait beaucoup. Quant au contenu :
Des clefs de portes (beaucoup), des mouchoirs en papier (enrhubé), un porte-monnaie, un briquet (… pour les cierges), un portefeuille plein de cartes en tout genre, des crayons (mais pourquoi j’en ai tant ?), des cigarettes (pas de réflexion svp !), une clef de voiture, des tickets de caisse (datés du mois dernier), des confiseries, une clef USB, un mémo (illisible) écrit sur un bout de papier, un téléphone portable, un agenda et son accessoire indispensable : le tube d’aspirine… mais où est Charlie ?
Je vous invite à faire aussi cette expérience :
1 : Videz vos poches … toutes vos poches (et votre sac à main ! ) Je sais : on se sent un peu nu, mais c’est le principe.
2 : Étalez le tout sur une surface plane de manière à ce que tous les objets soient visibles.
3 : Lisez le texte de Matthieu 25,31-46 (entièrement et lentement) … en ayant sous les yeux le contenu de vos poches et sacs à main.
4 : Laissez agir, en silence (vous pouvez, si vous le souhaitez, reprendre au point 2. )
5 : A la lecture de cet évangile, que vous évoquent ces objets étalés ? Peut-être aussi quels visages, quelles rencontres, quels évènements … ?
Je ne sais si cela vous a inspiré, mais moi il m’est venue une réflexion. Nous avons beaucoup de poches : dans nos vestes, nos pantalons, dans des sacs à main et autres contenants portatifs… Le Kangourou, lui, n’a qu’une seule poche. Mais pas la moindre : une poche où nait la vie, une poche pleine de fécondité, une poche pour protéger et aimer, une poche pour faire grandir … Au regard de nos propres poches, remplies de beaucoup d’objets superficiels, on peut trop vite se dire : « Qu’est-ce que je fais pour aider ? »… Et l’on pourrait donner tout ou presque de ce que nous avons dans nos poches, à ceux qui en ont besoin… de quoi devenir chèvre mais non brebis !
Car nous aurions manqué là une étape : considérer d’abord les plus fragiles que nous côtoyons comme des frères et en premier lieu comme des frères du Christ. Or, parmi ces objets, là sous mes yeux, beaucoup m’évoquent des rencontres, parfois inattendues, des visages, des voix… Ceux, celles vers qui, un instant, trop rapidement peut-être, j’ai pu tendre une main, une oreille. Ceux, celles qui aussi un jour ont été là quand le besoin s’en est fait sentir.
Cette parabole (trop) connue est un appel à la fraternité, à une relation obligée (on ne choisit pas son frère), à solidarité ‘familiale’… C’est cette relation sain(t)e qui nous permet finalement d’ouvrir nos cœurs, nos oreilles, nos yeux avant de vider nos poches. Si nous passons outre cette étape, nous pourrions même leur voler leur propre charité, leur humanité, pour nous débarrasser d’un sentiment de culpabilité ou de pitié. Sans la fraternité, la charité est un vide-poches : des nôtres, comme des leurs.
Or, chaque fois que vous avez fait les poches à l’un de ces petits qui sont mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait. (d’après Mt 25,45)
des cigaRETTES … non c’est une blague ?
Quelle magnifique période que le Carême pour arrêter et respecter le corps que Dieu nous a donné, pour ne pas attraper un Kancer avec un K comme carême …
bon courage , pense à toutes ces économies que tu vas faire … (et en temps de Karême c’est bien pour les autres ) hé hé