Kermesse : nom féminin désignant à l’origine des fêtes paroissiales en plein air proposant des divertissements, des jeux, à l’occasion de fêtes patronales religieuses. Du néerlandais kermis fête paroissiale, messe festive. Aujourd’hui ce terme peut désigner des fêtes de charité, des fêtes d’école.
Au mois de Juin, fleurissent les kermesses des écoles. Un moment joyeux où les parents des élèves organisent divers jeux, repas… pour améliorer les finances de l’école. Les professeurs des écoles en profitent pour organiser des danses et saynètes où les enfants, dans des déguisements qu’ils regretteront encore des années plus tard, exécutent des danses approximatives, des chants maladroits, sous les regards admiratifs (et on ne sait encore comment) de leurs parents.
Bref, la kermesse c’est une histoire d’enfants, c’est une histoire de parents, c’est une histoire de fête. C’est ainsi que Jésus, dans l’Évangile de Luc, nous raconte cette histoire de kermesse. En fait, il y a même plusieurs kermesses dans cette parabole.
La première kermesse, c’est celle du jeune fils. Comme son paternel n’a pas l’air de l’amuser, il décide d’aller voir ailleurs… à une kermesse festive, joyeuse, celle de la Saint Glouglou. Une vraie où l’on ripaille comme dans un tableau de Bruegel. Mais ce genre de kermesse a une fin, surtout quand on a tout dépensé : son argent, son énergie, sa fierté. A courir de désirs en plaisirs, on s’enivre de morgues éphémères et de satisfactions illusoires. Tout nous fait plaisir, mais rien ne nous contente. Et il y a un jour, où l’on se demande finalement si l’on n’avait pas perdu de vue l’essentiel.
La seconde kermesse, c’est celle du fils, l’autre, l’ainé. Lui c’est plutôt la kermesse de la Saint Glinglin : il l’attend encore. Trop occupé à sa réussite, à son travail, il n’a pas le temps. Il aurait aimé que père, lui accorde une petite kermesse, mais il est si respectueux de celui-ci qu’il n’ose lui demander ne serait-ce qu’un tour de manège. Ce n’est pas grave : le travail avant tout. C’est valorisant le travail : on y est respecté si l’on sait être docile, obéissant et compétent. Sa kermesse c’est son activisme. Mais ce genre kermesse à une fin : c’est le burnout ! Il craque. A force de croire que plus on en fait, plus on est valorisé; que plus on est droit, juste… parfait, plus on est heureux, on finit un jour par se rendre compte que nos réussites ne peuvent cacher longtemps nos fragilités. Et peut-on être heureux sans aimer ?
Et puis, entre le cadet hédoniste et l’ainé rigoriste, il y a le père. Un père qui n’attend qu’être aimé de ses fils. Et quand l’un revient, alors, c’est la kermesse ! Vous savez, celle qui rassemble, celle qui chante la joie d’un père patient. Ce genre de kermesse où les pères (et mères) pleurent à la vue de leur enfant dans un déguisement ridicule. Mais il est là, et sa présence ravie ce père. C’est la ker-Messe où le père se réjouit de voir ses enfants rassemblés, heureux, Vivants… la vraie ker-Messe du Dimanche !
Oups et reviennent en pleine tête les souvenirs de kermesse: t’as tout bon…euh i l y a vraiment du bonheur là-dedans, de l’émotion aussi. Un côté peut-être même un peu démodé que ces plaisirs d’être ensemble à faire la fête avec et pour des enfants. Le genre de temps qui rend heureux. Simplement.
Ker-messe, c’est joli, ça sonne même un peu breton 😉
Peut-on être heureux sans aimer? Définitivement non.