Kenzo : marque de prêt-à-porter et de parfum… mais j’aurais pu tout aussi bien choisir K-charel, Koko-chanel, … Peu importe le flacon pourvu que l’on ait la fragrance. Car aujourd’hui nous avons le droit à un évangile parfumé, alors profitons-en, cela ne va pas durer.
Déjà, la salle respire ce repas de fête : épices, viandes cuites, pains chauds, fruits et vin doux… et les disciples présents, les sœurs Marthe et Marie : cela sent bon l’amitié heureuse. La vie est à l’honneur : celle de Lazare délivré de la puanteur de la mort, celle surtout du dispensateur vaporisateur de Vie, Jésus. Des airs joyeux emplissent la maison : les chants funèbres n’ont plus lieu d’être. Il ne manque rien à ce repas festif, absolument rien. Marie se réjouit aussi avec les convives, tandis que sa sœur, comme à son habitude[1. Jn 10,38-42] met tout son cœur à ce que le service soit à la hauteur de l’invité qui lui a redonné son frère.
A la hauteur de l’invité ! Marie a bien senti que cette hauteur n’était pas celle des hommes, ni celle d’un Très-Haut divin. Et au lieu de s’élever, elle se penche aux pieds de Jésus, ces pieds près desquels elle se tenait pour l’écouter, pieds de la Parole et de l’Evangile. Elle s’abaisse, à la hauteur de l’invité qui bientôt s’abaissera pour ses disciples. Mais c’est tout à son honneur et pour son honneur : « qu’ils sont beaux les pieds de celui qui annonce la Bonne Nouvelle ! » disait, en son temps, le prophète Isaïe[2. Is 52,7].
Geste étonnant d’une femme de Béthanie parfumant les pieds d’un homme qui aime tant marcher parmi l’humanité. Gaspillage ! crient les uns. Gratuité ! répond Jésus. Geste inutile mais plein de reconnaissance, parfum onéreux mais moins encore que le prix à payer par le bois de la croix… Geste anticipant le corps du tombeau mais honorant le Vivant.
En voulant célébrer dignement son hôte, Marie déjà s’unit à l’offrande de Jésus. Sa chevelure est désormais imprégnée de ce baume, parfum d’Evangile. En embaumant Jésus de sa gratitude aimante, le front de Marie reçoit cette onction humble de ce futur roi crucifié. Et « la maison fut remplie par l’odeur du parfum. » : puissance du Christ comme un simple parfum offert. Désormais l’ensemble des convives profite de cette bonne odeur du Christ, respire la joie du Christ, la vie du Sauveur, l’amour du Fils… fragrances et prémices du jour de Pâques.
A suivre…
Les lectures du jour.