Aujourd’hui, un homme court aux urgences mais non pour lui. Militaire haut-gradé, il aurait pu se rendre à l’infirmerie de sa caserne, cependant, il préfère se ruer vers un hôpital de campagne dans un bled paumé nommé Capharnaüm. ‘Hôpital’ est un bien grand mot, il n’y a rien de tel dans ce village du bord du lac de Gennesareth. Il y a juste un homme qui, paraît-il, fait quelques petits miracles, un guérisseur ambulant, dit-on de lui, qui de temps en temps annonce la venue d’un Royaume. On pourrait se demander ce que ce centurion, serviteur de l’Empire Romain, vient faire ici auprès de ce Juif Galiléen, serviteur du Royaume de Dieu. Il ne l’envoie pas chercher, il s’est déplacé lui-même mais non pour sa santé, pour celle d’un petit serviteur. Il aurait pu embaucher un autre larbin, en meilleure forme. Sa compassion est véritablement sincère : son serviteur paralysé souffre et le voilà à la recherche d’un guérisseur sauveur.
Car à bien y regarder, ce n’est pas quelques potions, ni quelques incantations que le centurion est venu chercher. Sa foi est telle que seule l’autorité de la Parole du Christ lui suffit.
Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri.
On comprend alors l’admiration de Jésus pour cet homme qui a su se mettre en marche vers l’Essentiel.