Succession généalogique

SL’Evangile de demain n’est sans doute pas des plus palpitants : une longue Succession de noms dans la généalogie de Joseph, selon l’Evangile de Matthieu[1. Une autre généalogie nous est donnée par l’évangile de Luc 3,23-38 ]. D’ailleurs je me fais un malin plaisir à vous la livrer :

Voici la table des origines de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham : Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram, Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naassone, Naassone engendra Salmone, Salmone, de son union avec Rahab, engendra Booz, Booz, de son union avec Ruth, engendra Jobed, Jobed engendra Jessé, Jessé engendra le roi David. David, de son union avec la femme d’Ourias, engendra Salomon, Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa, Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias, Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Acaz, Acaz engendra Ézékias, Ézékias engendra Manassé, Manassé engendra Amone, Amone engendra Josias, Josias engendra Jékonias et ses frères à l’époque de l’exil à Babylone.  Après l’exil à Babylone, Jékonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel, Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor, Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akim, Akim engendra Élioud, Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Mattane, Mattane engendra Jacob, Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ (ou Messie). Le nombre total des générations est donc : quatorze d’Abraham jusqu’à David, quatorze de David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze de l’exil à Babylone jusqu’au Christ.

Bon, soyons francs : c’est chiant ! La preuve : qui d’entre vous l’a lu jusqu’au bout ? Certes, la lecture est fastidieuse  … mais pourtant il s’agit bien de la Parole de Dieu qui sera proclamée en ce lundi.

Une parole de Dieu qui nous fait parcourir l’histoire du salut à travers des hommes, parfois célèbres comme Abraham, David, Joseph, mais le plus souvent anonymes. Une longue liste pour nous faire comprendre que le Christ ne tombe pas du Ciel, et qu’il n’est pas né en Israël par hasard ! Il est venu dans cette histoire du Salut, dans ce peuple à qui Dieu s’est révélé. Je suis toujours gêné, même si je les trouve jolies, par ces crèches du monde, crèches locales : péruviennes, africaines, européennes, asiatiques, bretonnes… Comme si le Christ avait pu naître n’importe où ! Or, il est né au milieu de son peuple, héritier d’une longue histoire : celle des Patriarches nomades, celle des Rois fragiles, celle de l’Exil. Voilà une histoire dans laquelle cette naissance prend tout son sens. Le Christ est le Messie promis à CE peuple. Déjudaïser Jésus, c’est nier toute cette Histoire dans laquelle s’est exprimé le dessein de Dieu, et nier l’incarnation même.

La généalogie est fastidieuse mais elle nous rappelle cette Révélation de Dieu à son peuple durant toute une histoire. Une généalogie qui me rappelle cette longue aventure entre Dieu et ces hommes et ces femmes. Célébrer l’Incarnation de Noël, c’est un Dieu qui s’intéresse, qui prend soin des hommes à travers ce peuple et cette histoire. Célébrer Noël, c’est donner toute sa valeur au Premier Testament.

Enfin, dans cette histoire de filiation, il y a des femmes. Peu sont citées, mais non des moindres :

  • Thamar : vous savez celle qui s’est “prostituée” avec son beau-père pour lui garantir une descendance (Gn 38)
  • Rahab : une prostituée (une vraie), de Jéricho qui permit aux espions de Josué d’avoir la vie sauve (Jos 2)
  • Ruth, l’étrangère Moabite, qui pourtant épousera Booz, grand-père de David (Rt)
  • Bethsabée, la femme d’Ourias le Hitite, mais si convoitée par David qu’il couchera avec elle avant de faire assassiner son époux (2S 11)
  • et Marie, l’épouse de Joseph, qu’on ne présente plus.

Parmi ces femmes, des étrangères venant associer les Nations à cette histoire. Ces femmes pour la plupart, de condition modeste, participent à cette histoire du Salut, permettant cette filiation, mais bien plus permettant au Peuple de Dieu d’entrer sur la terre promise, de faire l’expérience de la miséricorde de Dieu, ou d’accomplir sa Promesse. Cette histoire est désormais, grâce au Christ, la nôtre.

Partager cet article via :

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.