Samedi après les Cendres (Lc 5,27,32)
“Jésus lui dit : « Suis-moi. » Abandonnant tout, l’homme se leva et se mit à le suivre.” (Lc 5,27-32)
Pas de question, ni de doute : au simple appel de Jésus, Lévi abandonne tout : son métier, ses projets d’avenir, ses plans de retraites, son assurance vie, ses placements …
La Parole de Jésus est efficace ! Lévi, ce publicain qui détourne l’argent de son peuple, le Peuple de Dieu, au profit des Nations païennes, Lévi ce pécheur public… s’est abandonné à la Parole de Jésus. Lévi, le nanti installé, bien assis, est devenu un homme debout et migrant à la suite de Jésus. Belle conversion, soit ! Mais est-ce cela le plus étonnant ?
Ce que l ‘on attendrait d’un tel nouveau disciple, c’est qu’il suive benoîtement Jésus et les autres disciples sur les chemins de Galilée et de Judée. Or Lévi ne suit pas Jésus : c’est Jésus qui le suit chez lui ! Il offre non pas un repas, mais un grand festin, une ‘grande bouffe’ pour fêter ça ! La rencontre du Christ suscite toujours la Joie, joie de la conversion, du pardon. S’abandonner à la Parole, quitter ce qui nous immobilise par amour vaut bien ce genre de festin… chez soi ! Peu avant, Jésus avait renvoyé également le paralytique en sa maison : “Je te dis, lève-toi, prends ta civière et va dans ta maison.” (Lc 5,24 )
Et la maison de Lévi devient hospitalière. Mais au lieu de nous y asseoir avec les disciples uniquement, les justes, les bons… Lévi a invité, avec nous, pêcheurs et publicains : quelle honte ! S’il a abandonné son ancienne vie, il n’abandonne pas ses amis, ses ex-collègues. Il leur offre non seulement un repas, mais au cours de ce banquet joyeux, il leur donne l’opportunité de rencontrer Jésus et d’écouter sa Parole. Le véritable disciple qu’il est devenu devient missionnaire dans sa propre maison.