1er dimanche de Carême (année A)
Depuis ce début de Carême, est née cette série ‘Rencontre avec …’ Nous avons pu ainsi rencontrer Moïse, Isaïe, Lévi, et d’autres personnages nous attendent. A travers ces personnages, c’est une invitation à rencontrer la Parole, celle qui toujours nous étonne, nous déroute, nous recrée, nous emporte et suscite (ou le devrait) notre réponse vivante, une entrée en dialogue, une entrée dans la Vie.
Aujourd’hui, j’aurais pu choisir Eve ou Adam, le serpent ou le tentateur. Mais au cœur de ces récits, il y a un personnage commun : la Parole de Dieu. Hélas cette Parole peut être détournée ou instrumentalisée. Que ce soit le serpent de la Genèse ou le tentateur du désert, l’un et l’autre détourne et instrumentalise la Parole de Dieu. Mensonge du « Alors, Dieu vous a dit : ‘Vous ne mangerez le fruit d’aucun arbre du jardin». Quant au Tentateur, il affirme « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Dans l’un et l’autre cas, la Parole sert un intérêt mortifère : faire chuter l’homme et la femme, dévier le Christ de sa mission. Dans l’un et l’autre cas, La Parole devient argument, objet d’interprétation, en vue d’une seule et même chose le Pouvoir : “le jour où vous en mangerez, vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.” affirme le serpent. Quant au démon, il emmène Jésus sur une très haute montagne et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si tu te prosternes pour m’adorer. »
Dès lors la Parole n’est plus que texte, règlement, marche à suivre, objet de savoirs mais non dialogue, mais non écoute amicale, ni relation. Cette Parole où Dieu est celle où Dieu se dit, se livre et se donne. Alors, laissons-nous détourner par la Parole qui va parfois à l’encontre de nos idées préconçues, et qui mène vers la Rencontre de Dieu dans nos vies et la vie du monde.