“Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé. Vous donc, priez ainsi : Notre Père,...” (Mt 6,7-15)
Je veux bien faire partie, Seigneur, de ces rabâcheurs, de ces perroquets de la prière : ne m’arrive-t-il pas parfois de réciter une de ces prières tellement connues et sues que je prononce le mot ‘Amen’ sans m’être aperçu de l’avoir commencée. Seigneur, tu ne veux pas que l’on rabâche mais tu nous donnes une prière que nous risquons nous-mêmes réciter sans en goûter toute la teneur. Que serait donc une prière que l’on ne rabâcherait pas ?
Même ici sur ce blog, j’ai l’impression jouer ces perroquets de piété : écrire que tu es amour, écrire que nous ne pouvons rien sans toi… Que faire ? Une fois de plus, tu me renvoies à Ta parole : “ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat” (Is 55,10-11). Prier, c’est se mettre à Ton écoute, prier le Notre Père c’est Te regarder et T’aimer pour ce que Tu es et non ce que je désirerai que tu sois. Bien plus, ta Parole dans ma prière ne sera jamais rabâchage si elle me change.
Toute prière est efficace, non parce que j’obtiendrai ce que je demande, mais parce qu’elle me convertit. Si la prière ne me convertit pas un tant soit peu, je demeurerai un perroquet. Le résultat que tu escomptes c’est notre propre conversion en vue du bien commun, en vue de l’édification de ton Royaume. Le résultat que tu escomptes c’est que je me laisse modeler par les mains de ta Parole, jusque dans Notre prière, que je me joigne à ton Peuple jusque dans le Pardon, jusque dans ton Pain, jusque dans la charité… Ce que je pensais être ma prière, n’est finalement pas la mienne, mais la tienne et la nôtre. Cette Prière qui m’invite à quitter la tentation de mes orgueils pour te retrouver et retrouver mes frères.
Amen ! 😀