Rencontre #35 … ou comment casser l’ambiance

Lundi (semaine sainte)

Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, celui qu’il avait ressuscité d’entre les morts. On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était avec Jésus parmi les convives. Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie par l’odeur du parfum.  (Jn 12,1-11)

Tout commence bien par ce repas pour l’honorer, en ce repas pour célébrer celui qui donne Vie. Tout commence bien par cette onction parfumée, cette onction de valeur dont le parfum profite à l’ensemble de la maison. C’est toujours dans ces moments, doux et silencieux, qu’interviennent les casseurs d’ambiance.

Onction-Bethanie

Objectivement, Judas n’a pas tord : pourquoi gaspiller ce parfum dont le prix aurait pu nourrir quelques pauvres ? Et la charité, alors ? Pour Judas, ce parfum est cher, très cher. Il n’y voit que la valeur pécuniaire. Il regarde la fiole mais en oublie l’onction destinée à Jéus. Et sa remarque, bien que judicieuse, vient briser la symbolique du geste. Il regarde ailleurs.

Du côté des casseurs d’ambiance, Jésus n’est pas en reste. Tous sont venus l’honorer à l’occasion de ce repas et voilà qu’il annonce sa mort prochaine. Jésus va au-delà de l’onction festive. Pour lui, cette onction, ce parfum est chair : sa chair bientôt crucifiée. Car Jésus semble vouloir interrompre le geste de Marie : Il fallait qu’elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement. Il regarde plus loin : plus loin que la fête, plus loin vers ce moment où lui seul honorera l’Amour du Père jusqu’au bout.

Et Marie ? Pour elle l’onction parfumée est ‘chaire’ : lieu où elle annonce et célèbre celui qui est, déjà et depuis toujours, la Résurrection, la Vie. Le parfum en main, elle ne regarde pas au prix. Elle le regarde, lui. Se tenant à ses pieds,  elle ne regarde pas au loin. Elle le regarde lui, se réjouissant de sa présence. Le remerciant pour la vie donnée, le frère retrouvé, par ce parfum d’action de grâce.

Mais, dans le genre ‘casseur d’ambiance

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