Après les béatitudes, auxquelles il faut intégrer les métaphores du sel de la terre et de la lumière du monde, le discours de Jésus change de ton et aborde directement l’interprétation de la Loi de Moïse. Il est construit sur un schéma : « vous avez appris … Eh bien moi je dis… ». Jésus cite une prescription de la Loi et propose sa propre interprétation. Cette disposition a souvent inspiré le titre d’antithèses à cette section. Comme si Jésus s’opposait ou contredisait les commandements… pas si sûr.
Jésus serait-il un extrémiste pharisien ?
Bien dès fois, j’entends combien ce discours de Jésus inviterait à être plus exigent que les préceptes traditionnels du judaïsme. Jésus semble effectivement donner une interprétation plus stricte que le demanderait la Loi de Moïse, comme par exemple : Vous avez appris qu’il a été dit … : Tu ne commettras pas de meurtre. … Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement.
Mais Jésus est-il plus sévère que la Loi de Moïse ? Une telle interprétation ferait de Jésus un extrémiste pharisien. Qu’en est-il au regard de l’ensemble du texte ? Que nous dit-il du rapport entre la Loi de Moïse et son interprétation chrétienne dans l’Évangile de Matthieu ?
Organisation du passage
Avant d’aborder l’interprétation de ce passage, regardons de plus près son organisation. Le refrain « vous avez appris qu’il a été dit…. Et bien moi je vous dis… » permet de mieux saisir l’organisation du discours. Celle-ci concerne la section 5,17-48 que nous allons suivre.
- Introduction : 5,17-20 : Non pas abolir, mais accomplir la Loi
- a1 5,21-26 Tu ne tueras pas … colère contre le frère… (justice) Ex 20,13//Dt 5,17
- a2 5,27-30 Tu ne commettras pas d’adultère… si ton œil convoite….Ex 20,14//Dt 5,18
- b 5,31-32 Il a été dit : qui répudie son épouse… tout homme qui répudie Dt 24,1
- c1 5,33-37 Tu ne parjureras pas ton serment …ne jurez pas Lv 19,12, Nb 30,3 Dt 23,22
- c2 5,38-39 Œil pour œil … ne résistez pas au méchant (justice) Ex 21,24, Lv 24,20 ,Dt 19,21
- d 5,40-47 Tu aimeras ton prochain, haïras ton ennemi… Aimez vos ennemis (Lv 19,18)
- Conclusion : 5,48 Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait
Abrogation, dépassement ou accomplissement ?
Il y a là six propositions qu’il est difficile d’organiser : la troisième proposition (b) sur la répudiation dépend-elle de la précédente ou constitue-t-elle un pivot ? En effet les deux premières (a1 et a2) citent le décalogue et en reprennent la négation ne…pas, absente de la troisième affirmation. On retrouve ensuite un autre couple de négation ne…pas (c1 & c2) qui se conclue par une sixième antithèse (d) exprimée de manière positive .
Certains commentateurs voient également deux types de parole. Celles qui rendent compte d’un dépassement de la Loi (a1, a2 et d) et trois autres qui rendent compte d’une abrogation de la Loi (b et c1, c2). Il nous faut regarder chacune des propositions pour mieux qualifier les paroles de Jésus sur la Loi : abrogation, dépassement ou accomplissement ?
Non pas abolir mais accomplir (5,17-20)
5 , 17 « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. 18 Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. 19 Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux.20 Je vous le dis en effet : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Toute La Loi … pour la justice
Jésus affirme vouloir conserver toute son autorité à la Loi de Moïse. ‘Pas un trait ne disparaîtra de la Loi’. Rien ne doit en être retranché, pas une lettre ni même signe typographique. Cependant, la lettre de la Loi est désormais placée sous l’autorité de la parole du Christ qui lui donne tout son sens – un sens mis en lumière par l’avènement de ce Royaume qu’il vient inaugurer. La Loi n’est donc pas un « en-soi » légaliste ; elle est au service de ce Règne de Justice attendu et espéré. Ce n’est pas la Loi qui fait autorité, mais la Justice du Père que le Fils exprimera pleinement à la Passion
De la colère envers un frère, à l’amour des ennemis
Remarquons qu’il ne s’agit pas là d’un commentaire complet des 613 commandements que comporterait la Loi de Moïse. Jésus n’en retient ici que six. Y’a-t-il une pertinence quant au choix de ces six préceptes dont aucun ne mentionne des questions sur le sabbat, ou sur l’aumône. S’il y a une logique elle n’est pas dans le choix de ceux-ci mais dans la progression des paroles de Jésus qui va du refus de la colère contre son adversaire à l’amour de ses ennemis : depuis le Tu ne tueras pas à Tu aimeras. N’est-ce pas cet amour qui permet ainsi de conclure ce passage par une septième proposition : Soyez parfait comme votre Père céleste (v.48) ?
Une parole nouvelle
Chacune des paroles de Jésus, exceptée la troisième, commence par ces mots : « Vous avez appris qu’il a été dit » ( avec parfois la mention des anciens) … avant d’affirmer « eh bien moi je vous dis ». Jésus ne s’oppose pas à la Loi, à son statut divin. Il s’agit plutôt d’un débat concernant son l’interprétation face à celle des scribes et des pharisiens, provenant de la tradition des anciens. Jésus ne se place pas en vis-à-vis de la Loi, mais en contradiction avec d’autres interprètes de la Loi et des commandements.
Jésus ne fait pas un commentaire légaliste à la manière des pharisiens : il ne s’appuie sur aucune tradition précédente (celle des anciens) et ne cite pas un autre passage de l’Écriture pour l’éclairer. Il affirme de manière nouvelle et pleine d’autorité son interprétation « Eh bien moi je vous dis. » Mais que vient-il proposer ? Il est temps d’aborder chacune de ses propositions.
La colère contre le frère (5,21-26)
5, 21 « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. 22 Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. 23 Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, 24 laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.25 Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. 26 Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou.
La fraternité, le culte et l’urgence de la réconciliation
Il y a plusieurs éléments déroutants dans ces versets. Jésus ne remet pas en cause l’interdit de meurtre mais va plus loin en assimilant la colère au meurtre. Cette colère ne doit pas être comprise comme une émotion passagère mais comme une attitude durable, destructrice et de dénigrement à l’égard de son frère, c’est-à-dire ici le membre de son clan familial ou religieux.
Insulter ou traiter son frère de fou c’est lui refuser une existence au sein du clan, une réelle place dans la communauté. Bien évidemment, à l’image des paraboles, l’exagération des propos permet aux auditeurs de comprendre l’enjeu. Car la suite du verset intègre le vocabulaire cultuel et judiciaire. Le qualificatif de frère est donc connoté d’une dimension religieuse et cultuelle : se réconcilier avec son frère est le premier culte offert à Dieu. Ou pour le dire autrement le culte ne peut exister en-dehors de la fraternité. Dès lors, l’attitude de colère envers le frère constitue un manquement vis-à-vis de Dieu lui-même.
L’urgence de la réconciliation
Il y a même urgence selon les versets 25-26 : Mets-toi vite d’accord… pendant que tu es en chemin. Cette urgence de la réconciliation est mise en lien avec l’évocation d’un tribunal, c’est-à-dire (ici) du jugement de Dieu. Ces derniers versets vont plus loin encore en substituant l’adversaire au frère, comme pour les mettre en parallèle … qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement (v.22) et pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge (v.25). Évidemment cette image trouvera son sens avec l’amour des ennemis. Mais la pointe est ailleurs : si l’on doit, et l’on peut, se mettre d’accord avec son adversaire combien plus est-il urgent de se réconcilier un frère.
L’interdit de meurtre sert ainsi une proclamation plus fondamentale sur la fraternité et la réconciliation. Jésus élargit l’interdit du meurtre aux attitudes des uns vis-à-vis des autres frères. Non pour être plus exigeant que la loi mais plus attentif à son sens : l’interdit du meurtre préserve la vie et cette vie, que Dieu donne, possède un aspect social et fraternel.
Jésus par la suite, reprend encore le décalogue.
De l’adultère à la convoitise (5,27-30)
5, 27 Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. 28Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. 29Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne. 30Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.
Le renoncement nécessaire
Les dernières leçons de Jésus doivent, bien sûr, être pris au sens métaphorique : s’arracher son œil droit ou sa main droite (le côté symbolique du bon), c’est accepter un renoncement nécessaire pour vivre dans la justice de Dieu. Il faut perdre un peu de soi, se perdre et renoncer à la tentation du pouvoir et de la convoitise. Là encore après l’évocation du tribunal, Matthieu exprime la perdition de l’homme en termes de géhenne, c’est-à-dire de ce lieu de mort, manifestant la rupture d’avec la volonté de Dieu.
Le commandement de Moïse contre l’adultère n’est pas remis en question. Il n’est pas non plus amplifié. Mais, une fois encore, il sert d’appui à un enseignement plus fondamental sur le rapport de chacun aux biens, aux personnes et au pouvoir. Car l’exemple de Jésus dépasse de loin le seul cadre nuptial.
Que ce soit pour le meurtre ou l’adultère, l’interprétation de Jésus donne aux commandements de Moïse une visée plus essentielle qu’une simple jurisprudence. Chaque commandement exprime ainsi toute La Loi.
La répudiation (5,31-32)
5, 31 Il a été dit également : Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation. 32 Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère.
L’acte légal
Nous demeurons ici dans le cadre nuptial et domestique. La répudiation constituait un acte autorisant le mari à renvoyer son épouse à cause de son infécondité, de son mauvais caractère ou parce qu’elle est mauvaise cuisinière ou trop âgée… Les motifs de répudiation étaient d’ailleurs l’objet des débats pharisiens. La Loi reste effectivement vague.
Dt 24, 1 Soit un homme qui a pris une femme et consommé son mariage ; mais cette femme n a pas trouvé grâce à ses yeux, et il a découvert une tare à lui imputer ; il a donc rédigé pour elle un acte de répudiation et le lui a remis, puis il l’a renvoyée de chez lui ;
Matthieu, respectueux de la Loi, autorise la répudiation – contrairement à Lc 16,18 – pour cause d’union illégitime, littéralement de ‘porneia’ πορνεία. Un terme qui peut renvoyer aux unions consanguines ou à l’inconduite sexuelle comme à la prostitution. Mais L’évangéliste n’en reste pas à cette seule acception.
Adultère et abandon
Le cas qui est ici décrit en termes d’adultère est tout à l’inverse du précédent (v.27) qui qualifiait d’adultère le fait de ramener à soi (de séduire) la femme de son prochain, comme la convoitise d’un bien. En ce discours, l’adultère est marqué par le fait d’abandonner sa propre épouse l’obligeant – pour des raisons de survie – à épouser un autre homme afin de pouvoir à sa sécurité et sa subsistance. Et si Jésus condamne le nouvel époux, c’est qu’en en acceptant la femme répudiée, il accepte le principe de la répudiation arbitraire.
Le nécessaire discernement
Ce que pointe ici Jésus ce n’est pas tant la question de la répudiation sur laquelle l’évangéliste reviendra (Mt 19,5-8) mais cette terrible alternative qui réduit l’interprétation de la Loi de Moïse en termes d’autorisation ou d’interdit.
Car ce qui autorisé pour soi (répudier) n’est pas toujours bon pour l’autre (être répudiée). Ainsi l’acte légal de répudiation entraîne le risque grand d’adultère condamné plus haut. Jésus ne conçoit pas la Loi comme une liste de commandements à valider, mais comme un cadre nécessitant un discernement quant au bien, au bonheur d’autrui et à la volonté de Dieu.
Les faux serments (5,33-37)
5, 33 Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur. 34 Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu,35 ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi. 36 Et ne jure pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. 37 Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais.
Jurer pour instrumentaliser le Seigneur
Là encore nous nous retrouvons dans une situation similaire où la règle autorisant un acte est mis en rapport avec une réalité plus fondamentale. Jésus semble faire référence à ce commandement :
Dt 23,21 Si tu fais un vœu au Seigneur ton Dieu, tu ne tarderas pas à l’acquitter : nul doute que le Seigneur ton Dieu te le réclame, et tu te chargerais d’un péché.
Cette loi du Deutéronome obligeait à tenir parole face à une promesse engageant le Seigneur. La parole, le serment est de l’ordre du sacré. Jurer, promettre impliquait l’acquittement du vœu. Mais on jurait aussi abusivement ‘par Dieu’ ou plutôt par ‘le ciel’, par ‘Jérusalem’… (pour ne pas prononcer le Nom divin). Jurer constituait une manière de « prendre » Dieu à témoin voire d’instrumentaliser le Seigneur lui-même pour son propre intérêt. Dieu devenant l’objet d’un marchandage.
Jésus rappelle que si la Loi autorise le serment, ce dernier implique l’engagement de Dieu et à Dieu. La chose est trop importante pour être prise à la légère. Mieux vaut ne pas jurer, pour redonner à Dieu sa vraie place et sa majesté : son trône, son escabeau, sa royauté. Et non des promesses mondaines. Jurer c’est se mettre du côté du Mauvais qui, comme à l’occasion des tentations de Jésus au désert (Mt 4,6), instrumentalisait la parole du Seigneur pour son propre intérêt.
Bien plus, Jésus étend l’interdit de jurer jusque dans la sphère humaine : sur ta tête. Le serment enlève la valeur à la parole donnée. Que ton oui soit oui, ton non soit non, le serment n’ajoute rien à la parole qui doit demeurer une parole de vérité et de fiabilité… à l’image de la Parole d’Alliance du Seigneur.
Parole d’Alliance
Jésus accomplit la Loi. Il n’est pas plus ou moins exigeant qu’un pharisien. Il redonne à la Loi son sens premier : une parole d’Alliance, une parole divine donnée pour que le croyant vive, fraternellement, l’amour de Dieu. Et la suite du discours de Jésus mettra justement en lumière cette figure de Dieu, Père.
Merci beaucoup pour cet éclairage sur ces deux passages qui semblaient s’opposer: 17 “N’allez pas croire que je suis venu abolir” puis 38 ” Vous avez entendu qu’il a été dit (…) Eh bien! moi je vous dis..”. Cela m’avait frappé car ces deux passages avaient été lus deux dimanche de suite.
Votre remarque est pertinente. Pour autant, le nouvelle traduction liturgique que j’ai repris pour ce commentaire, est très respectueuse du texte grec: Mt 5,22 ἐγὼ δὲ λέγω ὑμῖν ὅτι πᾶς ὁ ὀργιζόμενος τῷ ἀδελφῷ αὐτοῦ ἔνοχος ἔσται τῇ κρίσει· ὃς δ᾽ ἂν εἴπῃ τῷ ἀδελφῷ αὐτοῦ· ῥακά, ἔνοχος ἔσται τῷ συνεδρίῳ· ὃς δ᾽ ἂν εἴπῃ· μωρέ, ἔνοχος ἔσται εἰς τὴν γέενναν τοῦ πυρός.
Remplacer “fou” par “maudit” est-il plus juste ? Logiquement, judiciairement, oui. A ce titre, je pense que l’ancienne traduction liturgique avait lissé les propos de Jésus pour les faire apparaitre plus logique et audible.
Cependant, dans l’ensemble de ce discours, les paroles de Jésus sont très provocatrices.
Tout homme qui se met en colère contre son frère est passible du jugement … Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal … Nous pourrions reprendre l’ensemble du discours et voir que Jésus exagère.
L’ensemble du discours a justement pour but de faire réagir l’auditoire. Rappelons que Jésus est présenté comme celui qui vient accomplir la Loi. Or par ce moyen, il dénonce une lecture légaliste de la Loi de Dieu et veut en pointer l’essentiel : le souci de frère, de la sœur, de l’Alliance. Son interprétation de la Loi va au-delà donc de la règle à suivre et de la logique des hommes. Bien au-delà. L’exagération ici est une figure de style qui invite le lecteur à repenser son rapport aux commandements de Moïse : une justice qui surpasse celle des scribes et pharisiens.
Merci pour ces méditations éclairantes… Toutefois…
« Celui qui traite son frère de fou est passible de la géhenne ». D’anciennes traductions disaient : »Celui qui maudit son frère est passible de la Géhenne ». L’ancienne traduction me semblait plus compréhensible que la nouvelle, car traiter son frère de fou peut arriver par un écart de langage sans véritable intention mauvaise ; comment cela peut-il être passible de la géhenne ?
Salut