La parabole du Jugement dernier (Mt 25,31-46)

Parallèle : aucun

Dim. du Christ Roi (A)

Avec cette troisième parabole s’achève le discours de Jésus sur l’avènement du Fils de l’homme et le Jugement dernier. Celui-ci ne s’annonce pas en de grands signes cataclysmiques. Il ne s’annonce même pas. Il vient subrepticement, à l’heure où on ne l’attend plus, pour assigner les communautés chrétiennes devant leur Seigneur.

À travers les paraboles précédentes, l’évangéliste a mis en exergue moins le verdict du Jugement que cette attente, cette veille active dans la foi et l’Alliance, à travers les relations entre l’Époux et les jeunes filles, le maître du domaine et ses serviteurs.

Mosaïque byzantine VIe (reconstitution XXe), brebis et boucs

Quand le Fils de l’homme viendra (25,31-33)

25, 31 « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. 32 Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : 33 il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.

Une parabole

Cette troisième parabole diffère des deux premières par ses premiers versets. Elle n’illustre pas la marche vers le Royaume et les noces eschatologiques. Mt 25 1 « Alors, le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces. Ni le temps de veille active Mt 25  14 « C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. La marche et la veille laissent place à la venue même du Fils de l’homme.

Comme précédemment nous sommes en présence de trois groupes. La figure éminente du Fils de l’homme succède, en les intégrant, à celles de l’Époux et du maître. Face à lui se tient un autre groupe, ici un troupeau, comme auparavant les dix jeunes filles ou les trois serviteurs. De même au sein de cette unité de statut, se distinguent deux catégories : les brebis et les boucs, comme en écho aux jeunes filles prévoyantes aux côtés des insouciantes, ainsi qu’aux serviteurs bons et fidèles contre cet autre serviteur paresseux et mauvais. Connaissant désormais le principe, nous nous attendons ainsi à un jugement. Mais comme toute parabole, le texte va nous surprendre sur bien des points.

La venue du Fils de l’homme se concentre sur la figure divine de ce souverain. Il revêt une dimension royale et céleste qu’évoquent les anges et le trône. On ne peut faire plus éminent et divin pour ce jugement eschatologique attendu qui nous a déjà été présenté.

Mt 24 30 Alors paraîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme ; alors toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine et verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel, avec puissance et grande gloire. 31 Il enverra ses anges avec une trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre coins du monde, d’une extrémité des cieux jusqu’à l’autre.

La main à la patte

Cette dernière parabole reprend ainsi ces éléments tirés de l’imagerie apocalyptique répandue à cette époque. Et comme pour le chapitre précédent, à l’image habituelle se substitue une autre plus inattendue. Le divin souverain et juge, sur son trône de gloire, entouré d’anges célestes, endosse la tenue du pasteur. Non pas celle d’un grand propriétaire de troupeaux qui donnerait ses ordres, mais un humble berger qui met la main à la pâte, ou plutôt en cette circonstance, la main à la patte. Déjà, Matthieu nous invite à une première conversion.

Cette figure divine et pastorale, connue de la bible, est même plutôt rassurante. Les prophètes et les psalmistes usent toujours de l’image du berger pour illustrer l’action bénéfique et bienveillante de Dieu envers son peuple.

Ez 34 11 Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de nuages et de sombres nuées.

Ps 22 1 Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien.

Is 40 10 Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec puissance ; son bras lui soumet tout. Voici le fruit de son travail avec lui, et devant lui, son ouvrage. 11 Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent.

Galiée, désert, jeune berger

Des brebis et des boucs

Cette parabole trop célèbre est souvent interprétée dans une dimension éthique et individuelle. Or, le cadre décrit un jugement définitif sur les nations. Cette dimension collective est présente dans ce troupeau de brebis et de boucs. Les traductions divergent en exprimant une opposition en termes de brebis/boucs ou de brebis (probaton/ πρόβατον ) /chèvre (ériphos/ ἔριφος) sans doute plus proche du grec dont le terme ériphos signifie le plus souvent chevreau.

Il n’y a pas à chercher un substrat biblique dans cette distinction. Brebis ou chevreau sont deux animaux souvent associés équivalemment pour l’oblation de Pâque ou toute autre offrande : Ex 12,5 La tête de petit bétail sera un mâle sans tare, âgé d’un an. Vous la choisirez parmi les moutons ou les chèvres. À ce point du récit, il n’y a pas de tri entre une bonne ou une mauvaise bête, ni même entre deux animaux pur et impur. Nous devons nous défaire de cette image négative du mouvais bouc vis-à-vis de la gentille brebis, perception à laquelle cette parabole a sans doute contribuée.

Rembrandt, Jacob bénissant les fils de Joseph, 1656.

A droite et à gauche

La distinction au sein du troupeau entre ces deux types de bêtes veut surtout montrer une évidence. Tout berger, même le moins expérimenté, fait d’emblée la différence entre une brebis et un bouc, une chèvre ou un chevreau. La distinction est aisée. Cependant, l’action du berger divin suggère déjà un jugement. Les brebis sont placées à droite, une place d’honneur. Ce qui ne signifie pas – à ce stade du récit – que le placement à gauche corresponde l’endroit du mépris. Ainsi lorsque le patriarche Jacob-Israël bénit les deux enfants de son fils Joseph, il accorde sa bénédiction aux deux, tout inversant leur statut d’ainé-héritier et de cadet, donnant même à ce dernier une meilleure part.

Gn 48 14 Israël posa sa main droite sur la tête d’Éphraïm qui était le cadet, et sa main gauche sur la tête de Manassé : il avait croisé ses mains ; or Manassé était l’aîné. 15Ensuite, il bénit Joseph en disant : « Que le Dieu en présence de qui ont marché mes pères Abraham et Isaac, que le Dieu qui fut mon berger depuis que j’existe et jusqu’à ce jour, 16[…] bénisse ces garçons ! […] » 17 Or Joseph vit que son père avait posé sa main droite sur la tête d’Éphraïm. À ses yeux, cela ne convenait pas […] 18 Il dit à son père : « Pas ainsi, mon père, c’est [Manassé] l’aîné. Mets ta main droite sur sa tête ! » 19 Mais son père refusa : « Je sais, mon fils, je sais : lui aussi deviendra un peuple, lui aussi grandira ; toutefois, son frère cadet sera plus grand que lui, il aura pour descendance une foule de nations. »

Des brebis à droite, des chèvres à gauche. Le jugement se fera-t-il sur une même évidence ou bien à l’instar du patriarche Joseph nous surprendra-t-il ?  Avec la mention précédente des nations, une lecture allégorique pourrait amener à cette distinction biblique entre les nations païennes et Israël le troupeau du Seigneur. Ou peut-être, et surtout, entre les communautés chrétiennes, et les autres. Nous le devions, cette parabole, va encore nous surprendre.

Domenico Maria Viani (1668-1711) Le retour du fils prodigue (détail)

Venez les bénis de mon père (25,34)

25, 34 Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.

Des élus devenus fils

À la double figure du fils de l’homme et berger, s’ajoute maintenant celle du roi et fils. Ces termes reprennent évidemment les aspects eschatologiques (Dieu juge et roi) en l’associant à la mission unique et particulière de Jésus : révéler le règne du Père. Le roi de la parabole se présente ainsi comme le serviteur de son père : il agit en fonction de lui et situe comme son lieu-tenant. Le Jugement devient un appel, Venez, destiné aux élus de toutes les nations. Ceux que le roi convoque sont ainsi placés dans la bénédiction du Père. La part qui leur revient n’est pas un mérite mais un don, un héritage. Cet héritage implique donc leur identification au fils. L’identité des élus est assimilée à ceux qui vivent de l’appel du Christ et s’inscrivent dans une authentique relation filiale et fraternelle, entre disciples et un Dieu Père.

Edouard Manet, le Christ outragé, 1864

J’étais nu… (25,35-36)

25, 35 Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; 36 j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”

L’abaissement du roi

N’allons pas trop vite, comme à notre habitude, en allant à ce qui n’est peut-être pas la pointe de cette parabole. Notre leçon de morale est vite mise au premier plan : pour être un bon chrétien et mériter son paradis il nous faut être charitable, généreux… Or justement la parabole ne va pas dans ce sens, du moins pas tout de suite. Car il faut d’abord nous étonner du contraste. Le roi glorifié, assis sur le trône divin et sa cohorte d’anges, l’humble berger et le fils du Père, se décrit maintenant tel un être nu, étranger, affamé, assoiffé, malade, et prisonnier. J’avais faim

Il est important de souligner ce point de la parabole. Le salut passe par le fils. Le roi de la parabole ne va directement aux leçons sur la miséricorde. Effectivement la parabole aurait été plus claire et plus courte s’il avait déclaré : «  Venez les bénis de mon père, car vous avez donné à manger à ceux qui ont faim ; à boire aux assoiffés ;vous avez accueilli l’étranger ; revêtu celui qui était nu et visité les malades et les prisonniers. »

Or, la parabole nous oblige à passer par l’abaissement du roi pour comprendre les enjeux des œuvres de miséricorde. Car telle n’est pas la manière habituelle de représenter un roi victorieux. L’abaissement du roi, qui s’identifie à l’homme nu, étranger, affamé, malade et prisonnier, vient révéler l’amour du Père qui se défait de toute recherche de gloire et de toute ambition mondaine. La figure du crucifié est ici une clef de compréhension. La mission du Christ et le mystère de la croix s’expriment déjà à travers ce Fils qui s’abaisse par amour. Dès lors l’attention aux petits et l’amour du Christ se confondent pour manifester la foi authentique des disciples. Le Christ est confessé sur la Croix tout autant que dans la charité.

Aimé Morot, le bon samaritain, 1880

Et vous m’avez habillé

Je ne détaillerai pas les six œuvres de miséricorde. Elles reprennent les attitudes d’hospitalité et d’aumône que la Loi de Moïse elle-même donnait à exercer (Lv 19,10.33 ; Dt 24,17, Tob 1,16). Et sans doute ne sont-elles pas exhaustives. Les situations décrites, depuis l’indigence jusqu’à l’emprisonnement, montent ces situations où l’injustice peut être à son comble. Les œuvres de charité sont l’expression de la Justice de Dieu. En évoquant ce roi affamé, nu, malade, prisonnier, la parabole exprime cette solidarité du Fils de l’Homme avec ceux qui vivent l’injustice. Tout comme elle loue ceux qui incarnent la justice attendue de Dieu.

La parabole renverse ce que le croyant pouvait attendre de l’avènement du Messie et du jugement dernier : qu’il fasse justice aux malheureux. Is 11, 4 Il jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays. Or ici le Fils l’homme rend justice d’abord à ces communautés qui n’ont pas attendu le jugement final pour mettre la main à la pâte du Royaume. Ils représentent celles et ceux qui ont revêtu le monde de la charité et de la justice du Christ.

Quand ? (25,37-39)

25, 37 Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? 38 tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? 39 tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”

La surprenante charité désintéressée

La parabole prend son temps avant de nous faire parvenir à la conclusion. Elle insiste sur l’incompréhension de ceux qui sont maintenant appelés justes. Cette incompréhension est soulignée par une interrogation insistante : Quand ? Les fils et bénis du Père sont tout à leur étonnement lorsque le Fils de l’homme exprime son verdict qui les qualifie de justes c’est-à-dire ajustés à la volonté du Seigneur.

Leur surprise met en avant leur foi active et désintéressée. Leur charité et leur justice n’ont pas été achetées en vue d’obtenir une rétribution, comme l’huile des jeunes filles insouciantes. Leur foi ne s’est pas enfouie pour mieux attendre le retour et l’action du Seigneur, comme le talent du serviteur mauvais et paresseux. La foi ancrée dans leur vie, ils ont manifesté simplement et naturellement des œuvres de Dieu, sans même une arrière-pensée de prosélytisme. La gratuité, la grâce et l’humilité constituent leur identité et leur foi en Christ.

6 2 Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 3 Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, 4 afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.

La parabole invite les communautés chrétiennes à vivre du Christ dans une attitude humble, voir même humiliante pour aller vers les plus fragiles, au nom même de ce Royaume attendu et offert d’abord à ceux qui vivent et subissent l’injustice. Leur bienveillance devient le prolongement de la foi au Christ. Les œuvres de miséricorde deviennent le lieu privilégié de l’expression de la foi avant tout critère de piété, ou d’adoration. Ces hommes et ces femmes représentent les véritables signes de l’avènement du Règne de Dieu plus que les cataclysmes, les miracles. Il ne suffit pas de dire « Seigneur, Seigneur » (Mt 7,21). La foi authentique s’accompagne des œuvres de la croix. Par leur foi active, ils ont rendu le Royaume aussi visible que des brebis au milieu des chèvres.

Carl Bloch, Suffer The Children, 1800

La réponse du roi (25,40-41)

25, 40 Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”

Le roi et les petits

Le Seigneur et roi dans son abaissement s’associe et s’identifie à ceux qui sont en situation d’injustice. Il n’est roi que dans et pour cet abaissement. Ce que nous avons dit plus haut prend tout son sens. Agir envers les petits c’est agir pour le Seigneur et reconnaître sa vraie royauté. Ce roi de la parabole en se reconnaissant et en s’affirmant comme frère de ces petits, leur offre déjà de participer à son titre de gloire, ainsi qu’à ceux qui les ont soutenus.

Bien évidemment, nous entendons en premier lieu, sous le terme de petits, les plus fragiles qui vivent dans une société qui est loin d’être l’image du royaume ; où se vit l’injustice débouchant sur l’indigence, l’emprisonnement, le mépris de l’étranger, etc.  Ce mot de petit est à rapprocher des termes humbles et humiliés. Mais, dans l’évangile de Matthieu, il définit aussi la catégorie des plus fragiles au sein de la communauté, voire même le vrai disciple de Jésus comme, également, le mot frère : Mt 5, 23Quand donc tu vas présenter ton offrande à l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,  24 laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère 

Fra Angelico, Le Jugement dernier, 1431.

Le jugement des nations

Dès lors la parabole peut s’ouvrir à une autre interprétation qui ne contredit pas la précédente. Dieu juge les nations, juifs ou païens, qui ont méprisés ces petits, frères du Christ. Dans l’évangile, nous avons plusieurs fois entendu combien les disciples sont assimilés aux prophètes justes mais méprisés, bafoués, persécutés (Mt 5,1-12). Au temps de Matthieu, des chrétiens vivent dans une certaine injustice, rejetés, méprisés y compris au sein de la synagogue qu’ils fréquentent, comme au sein de leur propre famille. La parabole vient affirmer que le Seigneur et frère, leur rend justice ainsi qu’à ceux qui les défendent.  Cette interprétation est renforcée par la mention du diable dans les versets suivants. Ce même mot nous renvoie aux tentations de Jésus au désert (Mt 4,41.5.8.11), où le diable s’oppose à l’humble mission du Christ refusant toute domination, afin de révéler l’amour et le règne du Père.

A sa gauche (25,41-46)

25 , 41 Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. 42 Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; 43 j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” 44 Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” 45 Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” 46 Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Allez-vous-en loin de moi

Dans cette partie antithétique, ceux qui sont à la gauche, représentent ces disciples qui sont à l’opposé du Règne du Christ : Allez-loin de moi ; loin de toute bénédiction. Il sont placés du côté de l’adversaire à l’Évangile. Leur foi ne les a pas amenés à s’abaisser avec les plus fragiles, ni les humiliés. Ils n’ont pas pris les chemins du Royaume de l’Alliance. Ils n’ont pas vécu de l’audace du don qu’il leur a été fait. Ils ont beau reconnaître leur Seigneur, comme les jeunes filles insouciantes, ils ne se sont pas pleinement convertis à l’Évangile. Mais justement, la parabole invite à cette conversion profonde. Elle nous prépare à accueillir la Passion du Christ et Roi (Mt 26-27), comme un don pour le vie du disciple et des communautés.

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