Parallèle : aucun
Dim. des Rameaux (A) Mt 26,14-27,66
Le récit de la garde du Temple, dépêchée pour sceller le tombeau de Jésus, est propre à l’évangéliste de Matthieu. La scène permet déjà de répondre aux rumeurs contemporaines à l’évangéliste ; rumeurs dénonçant la foi en la résurrection comme une imposture des disciples.
Le lendemain (27,62-65)
27, 62 Le lendemain, après le jour de la Préparation, les grands prêtres et les pharisiens s’assemblèrent chez Pilate, 63 en disant : « Seigneur, nous nous sommes rappelé que cet imposteur a dit, de son vivant : “Trois jours après, je ressusciterai.” 64 Alors, donne l’ordre que le sépulcre soit surveillé jusqu’au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent voler le corps et ne disent au peuple : “Il est ressuscité d’entre les morts.” Cette dernière imposture serait pire que la première. »
Une imposture
L’objectif de l’épisode est, pour Matthieu, de faire mentir cette rumeur qui pouvait courir au sein de certains cercles de la synagogue, à son époque. Avec ce récit, Matthieu désigne – en cohérence avec sa trame narrative – les auteurs de la rumeur d’un vol du corps. Les élites juives du Temple qui, ont tout mis en œuvre, pour faire accuser et condamner Jésus, poursuivent leur œuvre de dénigrement. Paradoxalement, ce passage sert aussi à faire mémoire des paroles du Christ et de leur accomplissement (16,21 ; 17,9 ; 20,19).
Mais comme le montrera la suite du récit (28,11-15), l’imposture supposée des disciples, sera celle, effective, des grands-prêtres.
Des scellés et une garde (27,65-66)
27, 65 Pilate leur déclara : « Vous avez une garde. Allez, organisez la surveillance comme vous l’entendez ! »66 Ils partirent donc et assurèrent la surveillance du sépulcre en mettant les scellés sur la pierre et en y plaçant la garde.
Une garde, un sabbat
Pilate n’accède pas à leur demande. Il les renvoie à leur propre autorité et à leur propre milice chargée habituellement de la sécurité du Temple. Si bien que les responsables religieux doivent maintenant déléguer leur garde près du sépulcre de Jésus, comme auprès d’un sanctuaire (26,62 ; 27,40). Bien plus, la démarche des grands-prêtres, cherchant à se préserver de tout imposture chrétienne, vient en contradiction avec la Loi pour laquelle prêtres et pharisiens montrent un grand respect, voire un respect scrupuleux.
L’épisode a lieu, en effet, le lendemain : soit le jour même du sabbat où toute activité est prohibée dans le judaïsme. Or, voici que de leur propre initiative, ils viennent se rassembler chez Pilate et qu’ils envoient d’autres juifs, de la milice, travailler auprès du tombeau. L’épisode souligne ainsi l’hypocrisie de ces responsables religieux qui disent et ne font pas (23,2).