Je vous souhaite, amis chrétiens, un bon carême, avec le double sens de cet adjectif évoquant à la fois la bonté et l’adéquation.
Bon carême ! Qu’il soit “bon” comme empli de cette bonté divine que rappellent les paroles du prophète Joël (mercredi des Cendres) : Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements. Revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment.(Jl 2,12). Cette même bonté salutaire dont le récit de l’Alliance avec Noé et la création toute entière se fait aussi l’écho (1er dimanche de Carême).
Bon carême ! Et qu’il soit “bon” comme l’est le bon créateur, le bon artisan et le bon berger… Un Carême adéquat, entre la foi et les actes, vécu dans un authentique savoir-faire et savoir-vivre, sans que ceux-ci soient ternis par l’activisme, le volontarisme et la quête du prestige. La recherche de performances, d’efforts personnels, ne la quête de quelqu’un : le Christ et le frère le plus démuni soit-il. Il s’agit moins de s’entraîner que d’être entraînés, de manière collective, à la suite de Jésus … dans le secret du Père (Mt 6,1…18), mû par l’Esprit jusque dans des déserts peu glorieux, mais déjà prémices de Pâques (Mc 1,12-14).
La bouche du prophète Joël résonne de ces impératifs : réunissez ! rassemblez ! Ce bon carême ne saurait ignorer cette dimension communautaire, ecclésiale… universelle.
Je vous souhaite donc un bon carême, dans la joie, la simplicité, la générosité et la frugalité.